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14 janvier 2009 3 14 /01 /janvier /2009 22:07
La différence ne veut pas dire seulement que les choses sont différentes, qu'elles se distinguent ou ne sont pas pareilles.

L'expérience de la différence, en fait, touche à l'un des principes de base de notre réflexion :
au principe de la différenciation, de la création des oppositions, de la démarcation de ce qui est à moi et ce qui m'est étranger, délimitation du même et de l'autre.

Nous retrouvons cette différence partout autour de nous, et même à l'intérieur de nous-mêmes ; elle menace l'organisation rationnelle de notre monde et aussi l'intégralité de notre Soi, notre identité.

Mais cette différence n'existe pas depuis toujours ; c'est nous qui l'avons créée en traçant des frontières.

La raison humaine est fondée, tout comme l'ordre social ou l'histoire, sur la délimitation entre l'Un et l'Autre et l'exclusion de tout ce qui paraît étranger.

Cette étrangeté, une fois délimitée, ne cesse pas d'exister, elle nous entoure et nous pose des questions, et nous la rencontrons sous la forme de l'étrangeté des autres cultures, des rêves ou de la folie, mais aussi sous la forme de la différence de l'autre sexe.

La différenciation est le fondement de l'esprit humain, c'est l'outil de l'homme pensant qui lui permet d'introduire un système, une structure dans la réalité multiforme, non catégorisée, diversifiée, de construire du sens en découpant des continus (Guillaume 1995: p.65-66).

Il est presque impossible de penser la différence, car notre pensée elle-même est formée justement à travers l'appréhension des différences : nous apprenons à penser en distinguant entre les objets, entre notre propre corps et le reste du monde etc.

La connaissance du monde objectif est alors fondée sur la différence, sur les oppositions, et il en résulte le caractère binaire de notre pensée.


La différence des sexes dans l’oeuvre de Paul Virilio par Petr Tuma
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